LE BINOME CULTURE-RELIGIONS A L’EPOQUE CONTEMPORAINE


LE BINOME CULTURE-RELIGIONS A L’EPOQUE CONTEMPORAINE :
La place des religions dans les Traditions contemporaines Occidentale, Asiatique et Africaine 

Par Christian Mukadi, SJ

Résumé : 
Cet article se veut une des réponses possibles à la question de savoir comment est-ce que s’articule le binôme culture-religions à l’époque contemporaine. En remettant le concept de postmodernité dans son contexte d’émergence afin d’éviter toute idéologie universaliste, cette réflexion essaie de saisir la relation culture-religions dans trois Traditions contemporaines - Occidentale, Asiatique et Africaine – en faisant ressortir les implications qui en résultent. 

Introduction 

Le présent numéro de Raison Ardentenous a suggéré de réfléchir sur le binôme postmodernité-religion. Nous avons choisi d’aborder ce binôme en partant de la thèse selon laquelle la postmodernité est la manière dont la culture occidentale contemporaine habite et pense le monde. En ce sens, ce que l’Occident entend par postmodernitén’a sa pleine signification que dans le contexte qui l’a inventé :en Occident. C’est dire que la notion de postmodernité n’est pas universelle. Au cours de la période que l’Occident nomme postmodernité (à partir de la fin du 19esiècle jusqu’à ce jour), le binôme culture-religions s’articule de manière différente selon que l’on est en Asie ou en Afrique. Pour cette raison, nous avons choisi de prendre l’aspect chronologique de la postmodernité, en lieu et place de l’aspect idéologique et universaliste qui lui est souvent attribué. Dès lors, la tâche de notre réflexion consiste à répondre à la question : comment le binôme culture-religions s’articule-t-il à l’époque contemporaine ?  

2. Notre propos entend saisir le binôme culture-religions dans trois Traditions contemporaines : Occidentale, Asiatique et Africaine. Partant d’une approche historico-critique, nous articulerons notre propos en trois temps. Dans un premier temps, nous aborderons la notion de postmodernité en la situant dans son contexte historique ; ensuite, nous tâcherons de mettre évidence la place que joue les religions dans les trois Traditions susmentionnées en prenant un représentant dans chacune d’elles. Enfin, une conclusion viendra mettre un point à notre réflexion.

Conclusion 
25. Dans cette réflexion, nous avons pris le terme de postmodernité comme repère chronologique et prétexte afin de nous lancer dans une investigation sur le binôme culture-religions dans Trois traditions contemporaines. Certes, nous tomberons dans une réduction simpliste si nous prétendons avoir cerné la complexité de la relation entre culture et religion dans ces trois Traditions. Le Japon n’est pas toute l’Asie, et les éléments mentionnés au sujet de l’Afrique et de l’Occident ne peuvent dire toute la complexité de la situation de l’Afrique et du monde occidental. D’aucuns diraient même que parler de Traditions occidentale, asiatique ou africaine est réducteur, car il existe diverses traditions hétérogènes les uns aux autres au sein même de ces ensembles. Toutefois, nous pensons qu’il y a lieu des trouver des caractéristiques communes qui justifient ces regroupements et le choix d’éléments ayant servi d’exemplification. 


En somme, nous avons souligné le fait que l’un des éléments marquants de la postmodernité (19è-20è siècle) en Occident (en France) est le retour au/du religieux. Un religieux dont le contenu est interprété à la lumière des aspirations humanistes. En Asie, et dans bien de pays, les religions ont un rôle cohésif pour la culture et l’identité nationale[1]. Au Japon particulièrement, la période entre la fin du 19è et le début du 20è du siècle marque l’aboutissement d’un processus de fondation culturelle sur des bases philosophico-religieuses. Ainsi, les religions demeurent les fondements de la culture asiatique contemporaine ; une culture qui met au centre les valeurs telles que l’harmonie avec la nature, le silence, l’effort, la rigueur, la sérénité, l’honneur, la loyauté, la fidélité, la confiance, le respect de la hiérarchie, le sens d’appartenir au groupe, etc. En Afrique de manière générale, et singulièrement en RD. Congo, le 19è et le 20è siècles représentent une période de résistance, de lutte pour l’auto-affirmation et la libération des peuples. Dans un tel contexte, les religions traditionnelles restent des authentiques manières d’être-au-monde en tant qu’être-croyant-en ; des lieux d’expression des joies et des peines, des frustrations et des consolations, de désespoir et d’espérance, de la mort et de la résurrection. Elles sont une instance hautement fonctionnelle et libératrice. 

NB: Vous pouvez lire l'intégralité de cet article dans la revue Raison Ardente N°108: Religions et postmodernité( Pp. 19-29)

[1]Nous ne minimisons certainement pas la recrudescence récente, dans bien de pays asiatiques, des guerres dues à l’intégrisme religieux. Mais cela ne nie pas le rôle constitutif des religions pour les cultures asiatiques.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le courage de penser africain

À toi femme

L’économie de guerre