L’économie de guerre

L’économie de guerre :

La guerre comme paradigme économique ?

Par Christian MUKADI

La pensée et la pratique économique occidentale est, depuis plus de cinq siècles, au cœur d’une transition mortifère. En effet, l’économie occidentale est passée d’abord d’un système d’économie vivrière à celui d’économie industrielle. Ensuite, elle est passée d’un système basé sur l’exploitation industrielle (économie industrielle) à celui basé sur les services (économie des services). Le nouvel ordre économique mondial instauré par le capitalisme sauvage - après de la seconde guerre mondiale – pose d’une manière ou d’une autre l’économie de guerrecomme source de revenu. Il s’agit d’un système d’accumulation des revenus par/à travers la guerresous toutes ses formes : armée, idéologique, biologique, nucléaire, informatique, diplomatique ; écologique etc.




La règle d’or qui conduit l’action du nouvel ordre économique mondial est la guerre . celle est devenue la source d’accumulation des revenus. Ainsi, il faut s’imposer sur la scène internationale pour être à même de devenir acteur de ce nouvel ordre mondial. Le corolaire de l’économie de guerre est la loi du plus fort. Toutefois, les plus forts dans le nouvel ordre mondial ne sont pas les États comme cela peut paraît. Les plus fort sont les multinationaux qui dictent les règes de jeux aux États en influençant les décisions des décideurs ; et cela bien souvent au mépris de toute règles éthiques et morale. De ce fait, dans le nouvel ordre mondial la loi du plus fort est « institutionnalisée ». Et l’Organisation des Nations Unies est réduite à un grand comptoir où les puissants se partagent le butin. En effet, les cinq membres permanents du conseil de sécurité des nations unies sont les premiers exportateurs d’armes, les premiers pollueurs de la planète, et les premiers à être impliqués dans le piratage informatique, les premiers à financer les guerres, etc. Cependant, ils se font passer pour les sapeurs-pompiers alors qu’ils sont des véritables pyromanes. Si les cinq membres permanents du conseil de sécurité des nations unies étaient sérieux et justes, l’Organisation des Nations Unies se concentrerait à la vocation qui devrait être sienne : ouvrer pour la charité dans le monde. 



Il est impérieux de prendre le paradigme économie de guerre comme clé de lecture de tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passe sur le continent Africain et ailleurs comme drames. En outre, les relations Afrique-Occident ou Afrique-Asie doivent être abordées à la lumière de ce paradigme. La fin de l’occupation de l’Afrique par les anciennes puissances coloniales arabo-européennes avec toutes les réalités macabres qu’ils ont entrainées (traite négrière, esclavage, colonisation, etc.) a poussé ces derniers à développer des nouvelles intelligences et des méthodes affutées afin de garder la mains mise sur les richesses d’Afrique en maintenant celle-ci dans une situation d’impuissance et d’aliénation afin de bien l’exploiter. Les guerres idéologiques, informatiques, nucléaires, biologiques que les USA, la France, etc. créent au Moyen Orient, en Orient, en Afrique et ses diasporas, sont les expressions de ce paradigme économie de guerre qui gouverne le monde depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. 

Commentaires

  1. Cher Christian, félicitations pour la pertinence du texte. Il est bien vrai que ceux qui font la loi (les multinationaux) empiétant sur la vie des pays qui n'en font pas, font preuve de manque de charité. Si ces multinationaux pouvaient vouloir faire aux autres pays ce qu'ils voudraient que l'on fasse pour eux ; la guerre ne sera pas une des clés pour leur émancipation économique. Cordialement Jean-Luc

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