Maat

Noël, une fête de joie ? Le Verbe se fait chair et a habité parmi nous : nous sommes dans la joie ! 1. L’Événement que nous célébrons à Noël est celui annoncé dans l’ancienne Alliance par les prophètes (Is. 7, 10-16). Il est aussi celui annoncé dans la nouvelle Alliance à la Vierge Marie par l’ange Gabriel (Luc 1,26-38). Nous fêtons l’ Av ènement d’un Dieu qui choisit d’assumer la condition humaine. Noël est l’Avènement d’un Sauveur né dans une mangeoire, un Roi d’humilité, un Roi sans éclat, sans palais. Un Dieu endormi sur la paille, un Roi couché dans une crèche.  Le décor que nous présente Noël peut paraître désarçonnant : voir en cet enfant couché sur la paille le Sauveur de l’Humanité ! Cela peut paraître absurde. Cependant, au cœur de ces apparences sobres que nous présente Noël, se cache un splendide échange où  Dieu se fait homme pour que l’homme soit dieu (St. Iréné).  Ce par cet échange merveilleux que nous sommes restaurés dans notre nature première : êtres crées un p

Intégralité du discours du Dr Demis Mukwege, Prix Nobel 2018 à Oslo Dans la nuit tragique du 6 octobre 1996, des rebelles ont attaqué notre hôpital à Lemera, en République Démocratique du Congo (RDC). Plus de trente personnes tuées. Les patients abattus dans leur lit à bout portant. Le personnel ne pouvant pas fuir tué de sang-froid. Je ne pouvais pas m’imaginer que ce n’était que le début. Obligés de quitter Lemera, en 1999 nous avons créé l’hôpital de Panzi à Bukavu où je travaille encore aujourd’hui comme gynécologue-obstétricien. La première patiente admise était une victime de viol ayant reçu un coup de feu dans ses organes génitaux. La violence macabre ne connaissait aucune limite. Cette violence malheureusement ne s’est jamais arrêtée. Un jour comme les autres, l’hôpital a reçu un appel. Au bout du fil, un collègue en larmes implorait : « S’il vous plaît, envoyez-nous rapidement une ambulance. S’il vous plait, dépêchez-vous. » Ainsi, nous avons envoyé une

      Vivre la consolation de Dieu ne consiste pas à faire l’expérience d’une vie sans difficulté, une vie dans passion, sans croix ; même le Fils de Dieu est passé par la croix. Vivre la consolation de Dieu consiste à lire autrement - à partir de la lumière de l’Esprit Saint - les expériences heureuses ou malencontreuses qui marquant notre quotidien. Vivre la consolation de Dieu c’est avoir la capacité de trouver Dieu en toute chose; la  capacité de mettre Dieu au centre de toute chose.             Faire l’expérience de la consolation de Dieu veut dire accepter d’être porté dans la tendresse divine (Esaïe 55, 1). Laisser Dieu s’occuper de nos joies et nos peines, de nos souffrances et nos réjouissances, de nos échecs et nos succès, de nos tourments et nos délices, de nos désespoirs et espérances, nos peurs et nos témérités. Faire l’expérience de consolation c’est laissé Dieu être Dieu.

      Personne ne construira notre possible si ce n’est pas nous-mêmes. Quatre luttes nous semblent être majeures dans l’invention du possible aussi ben individuel que collectif dans l’espace afrocongolais : (1) le courage de dire ce que nous sommes par nous-mêmes d’après notre vision du monde ; (2) la résolution de faire de nos écoles des lieux de rayonnement de la pensée et non plus des morgues intellectuelles, (3) lutter à ce que personne, Afroconlais(e), Asiatiques, Européen(e) ou Américain(e) qu’il soit, ne prenne en otage notre espace de vie. (4) Libérer les énergies positives enfuient en nous; dont une image très négative que nous avons de nous-même nous empêche d’exploiter dans l’invasion du possible.                                                        

  Lorsque l'on vit pour aimer et que l'on aime pour vivre, notre vie chante l'amour et l'amour se laisse chanter par notre vie ; et tout autour nous chante Dieu. Ce Dieu qui est Amour. Ainsi, notre existence devient une musique de Dieu. "Nous avons été créé pour aimer et être aimé"; et "au soir de notre vie nous seront jugés sur l'amour".       L’amour n’est pas à prendre comme une simple pulsion qui cherche la satisfaction dans un acte érotique. L’amour est un acte créateur qui nous engage à prendre soin de nous mêmes et de nos semblables, à œuvrer pour leur cause, spécialement pour ceux qui sont dans le plus grand besoin.                                                         

     La jeunesse afrocongolaise n’a aucune raison de perdre espoir, ni de penser que son futur n’est promoteur qu’en dehors de l’Afrique. Alors que nous pensons que c'est en Amérique, en Asie, en Océanie ou en Europe que nous pouvons mieux vivre, les ressortissants de ces quatre continents affluent en Afrique pour chercher l'argent.       Notre avenir ne se joue ni en Amérique, ni en Europe, moins encore en Asie.   Les enjeux de notre futur se jouent dans l’espace afrocongolais. Cependant, ce dernier ne sera une terre d’espérance que dans la mesure où notre quotidien est jalonné par la lutte ardente et passionnée d’une vie qui humanise. C’est de cette manière que nous serons à même de construire une société qui augmente en tous le plaisir d’exister.                                                                    

       Le changement radical dans notre vie débute à l’instant où nous changeons notre manière de regarder le monde. Le jour où nous arrêtons de croire que c’est l’Autre qui est responsable de ce que nous sommes. Non parce que nous voulons nier le fait que l’Autre est toujours et déjà là comme notre ombre. Mais simplement parce que nous nous réalisons que la vie, reçue du Créateur, se trouve entre nos mains et que nous sommes appelés à la créer et la   r ecréer à chaque instant.

       La vocation humaine consiste à créer et recréer la vie à chaque instant. Créer une vie signifie la modeler selon notre vision du monde et dans le but d’augmenter le plaisir d’exister aussi bien en soi que dans l’Autre. Ainsi, chaque jour qui se lève est un nouveau jour, une opportunité neuve, un élan inédit qui nous est donnée pour créer notre vie ; lui donner forme.        En fait, la vie se taille comme le bois pour avoir une figure, elle se macère comme la viande pour avoir de la saveur ; elle se coud comme un habit pour être belle ; elle se sculpte comme une pierre pour régler les angles, elle se pétrie comme le pain pour avoir du goût ; elle se façonne comme l’argile pour avoir une forme ; elle se construit comme une bâtisse pour être confortable...

        La lutte pour l’auto-réalisation aussi bien spirituelle que matérielle, et l’espérance d’atteindre cette auto-réalisation est le socle de toute existence voulue et assumée. Toute existence est le déploiement de la lutte pour une vie qui donne des raisons d’être vécu individuellement ou collectivement.         L’espérance est le moteur de nos luttes quotidiennes ; elle donne sens à tous nos ‘’combats pour la vie’’. Ainsi, la dialectique lutte-espérance constitue le creuset de la fabrique du possible. Le possible est l’instance par lequel l’espérance nous mobilise, booste notre imaginaire et nous rend créatif dans chaque situation que nous rencontrons. Par ailleurs, si la lutte nous met aux prises de notre contingence, de notre humanité de fois trop humaine ; l’espérance nous ouvre à la transcendance ; elle nous lie au divin...

    ...Ne perds pas ton temps à compter ce qui ne va pas, à dénombrer les déceptions vécues, les échecs encaissées, les pertes connues, ni les trahisons endurées. Par contre, focalises toi sur ce qui te donne des raisons d'espérer: les potentialités que le Créateur a mis en toi et que tu dois exploiter; la force du pardon, la puissance de l'amour, l'énergie que procure de l'espérance...                                         

Note de lecture Habermas et Honneth, deux philosophes de notre temps , Ed. Karthala, Paris, 2016, 295 pages. Tryphon BONGA  Par  Christian MUKADI, sj                   M. Bonga, prêtre catholique et philosophe, est professeur de métaphysique et de philosophie politique au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-le –Moulineaux. Dans cet ouvrage il présente la démocratie délibérative à partir de deux partisans de la  théorie critique  ou l’école de Francfort — une des traditions philosophiques contemporaines majeures qui renvoie à une sociologie critique héritée des idées de Marx et de Hegel (p. 9 ; P. 17) : Jürgen Habermas et Axel Honneth. Le premier est le représentant de la deuxième génération, tandis que le second est le chef de fil de la troisième génération  l’école de Francfort .  S’inspirant de cette tradition philosophique, le professeur Bonga ouvre des perspectives susceptibles de rendre possible l’application de la théorie  critique de l’école de Francfort au conteste af